Que le rideau s'ouvre et laisse place au spectacle

Histoire

Nous sommes en 1990, le 6 juillet exactement, alors Hermann Heisberg naît. Je grandis dans une famille allemande habitant en Amérique depuis mes 2 ans. Mes parents m'ont appris ma langue natale, l'allemand donc. Mais puisqu'il a fallu s'adapter à notre nouveau pays, j'ai appris l'anglais en même temps. Je ne sais pas pourquoi ils ont déménagé, ils ne m'ont jamais raconté, mais après tout tant pis. Je m'intéresse très jeune à la littérature et à l'histoire, je lis du Molière ou du Shakespeare ou encore du Voltaire. Bien entendu, les pièces écrites dans une autre langue que les miennes ont été traduites, par je ne sais qui d'ailleurs, pour que je les comprenne.

A l'âge de 8 ans, je commence à écrire des histoires. Ce ne sont que de simples récits d'enfants, mais je tente d'adopter le style des plus grands. Je me contente de ce que je vis, comme les sorties au musée avec mes parents ou alors les jours banaux. Mon père en voyant que je me tourne de plus en plus vers la littérature, veut me diriger vers une carrière militaire. Il insiste ainsi pendant plusieurs années pour que je devienne un soldat du pays.

Malheureusement pour lui, j'ai développé un esprit critique depuis que j'ai lu de la philosophie, c'est-à-dire 10 ans. Je ne comprenais pas tout à fait tous les détails de chacun des ouvrages mais cela me suffisait pour produire mes écrits que je gardais secrets.

Vers mes 16 ans j'écris de plus en plus comme Rabelais ou encore Nietzsche et sa philosophie. Je m'inspire aussi de Hannah Arendt pour essayer de donner de la profondeur à mes écrits devenu essentiellement pièce de théâtre moderne. Mais mon père est vraiment agacé par mes lectures et mon détachement total de la vie en général alors que je nage à pleine brasse dans des marres de livres. Il me supprime mes livres, et ma mère n'ose ne rien dire comme d'habitude.

Je suis engagé contre mon gré dans l'armée à 18 ans, par mon père évidemment. On me fait faire des exercices physiques fatiguants et sans intérêt. Je ne me fais guère d'amis, et même un sergent qui me déteste totalement. C'est lui qui me fait y rester pendant 7 ans. Je passe mes journées à m'exercer physiquement et à m'entraîner à tirer ou à me protéger. Cette façon de vivre m'exaspère mais j'arrive à passer du temps sur mes écrits en gardant un carnet et un stylo dans ma chambre. En 2015 débute la guerre en Afghanistan et ce fameux sergent pose ma candidature pour rejoindre les troupes au front. Le colonel aussi pourri que tous les autres gradés m'y envoie en trois semaines. Là-bas, les tirs de fusils retentissent partout. Lors d'une intervention dans le désert, mon équipe et moi sommes sur le point de prendre d'assaut un camp de prisonnier. Nous nous répartissons pour les prendre par surprise et menons l'attaque. Je me réfugie derrière un mur alors que nous avons été repéré. C'est alors qu'une grenade ennemie roule à mes pieds. Je n'ai le temps que de sauter sur le côté pour me protéger. Je perd conscience.

Une fois réveillé j'étais sur un lit d'hôpital, de retour en Amérique. Je ne voyais que d'un œil à cause d'un bandage. Les médecins m'ont expliqué que j'avais reçu un éclat de grenade mais qu'ils avaient pu sauver mon œil. Malheureusement j'aurais une cicatrice à vie sur la figure. Cependant la meilleure nouvelle reste que je pourrais ne plus jamais aller à l'armée.

En 2017, après avoir retrouvé une vie normale, j'ai décidé de devenir metteur en scène même si cela ne plaît pas à mon père que ma mère tente d'apaiser. Je me suis lancé dans une grande carrière. Mes pièces sont toutes couronnées de succès. J'ai aujourd'hui une renommée nationale. Nous sommes en 2023 désormais, cela fait exactement 6 ans que je crée mes pièces. Je suis maintenant capable d'en produire une entière en une semaine, et de monter le spectacle en deux semaines. Je suis acteur, metteur en scène, auteur. Je suis maître sur une pièce de théâtre, tous les tours de passe-passe inimaginables, je les connais. J'adopte toujours plus de ruse pour surprendre les spectateurs et leur faire ressentir le frisson de l'action. Effet de fumée, cordages, projecteurs, miroir, et bien d'autres, tout est bon pour de nouvelles expériences théâtrales. Les théâtres sont mes lieux de travail, d'épanouissement et de jeu. Je suis tel le maestro guidant ses musiciens. Mais tout cela, toute ma renommée, je la dois à toutes mes lectures de l'enfance qui ont fait de moi le metteur en scène que je suis.